Un monde de plus en plus urbain
- — En 1950, seulement 30% de la population mondiale vivait dans les villes.
- — Depuis 2008, plus de 50% de la population mondiale vit dans les villes.
- — En 2030, près de 70% de la population mondiale vivra dans les villes.
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Un phénomène émergent : la mégapole une ville sans fin
Aujourd’hui l’urbanisme et la réflexion autour de l’occupation des sols et de l’organisation des villes sont au cœur des débats nationaux et internationaux.
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Le développement des grandes mégapoles, que ne peuvent gérer les pouvoirs publics, mène à une organisation anarchique de l’espace ; c’est ainsi que, couplées à la crise de l’habitat, se développent des banlieues extrêmement précaires aux abords des villes mais aussi que la ville est investie de façon désordonnée ; les interstices urbains sont occupés et utilisés de façon souvent surprenante.
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Or si la ville attire par les possibilités qu’elle offre, aussi bien économiques que sociales, elle individualise les personnes. Détruisant le cadre des relations communautaires et familiales, isolant les individus et les coupant des réseaux de ressources, la ville participe de la disparition des sociétés traditionnelles.
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« En ville, chacun est étranger à l’autre. » Xavier EmmanuelliAinsi la ville participe à la fragilisation de populations émigrées ou ayant quitté leur lieu d’appartenance, souvent coupées de ressources aussi bien financières, économiques que sociales et affectives, ou encore à la fragilisation de personnes déjà précaires ou vulnérables.
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L’exclusion comme dépossession
Dans les pays les plus développés comme dans les pays les moins avancés, si elle peut être liée à la pauvreté, à la précarité, à la difficulté d’accès aux ressources matérielles, la grande exclusion est cependant une notion beaucoup plus complexe, stade ultime d’un long processus de manques, de désaffiliations et de dépossessions multiples.
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Le processus d’exclusion varie selon les personnes touchées. Il peut mener peu à peu à la perte des liens économiques, familiaux, sociétaux, à la perte de la représentation du temps, de l’espace et du corps, souvent accentuée par l’addiction à des substances toxiques (alcool, drogue, etc.), voire à la perte de l’estime de soi. C’est en ceci que l’exclusion peut être conçue comme une dépossession.
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En plus de la singularité de chaque parcours, les samusociaux dans le monde constatent une grande diversification de la population sans abri, avec notamment l’afflux de jeunes migrants qui disposent au départ de réelles motivations et capacités pour sortir de ce processus, les enfants des rues devenus de jeunes majeurs, les familles, et en particulier les familles monoparentales ; la rue met en danger les individus car ce processus de désaffiliation y est inévitable.
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« Cela n’est pas irréversible. LeLes enfants et jeunes de la rue : un phénomène qui s’amplifie
D’Alger à Ouagadougou, les enfants et jeunes des rues sont de plus en plus nombreux à survivre dans la rue.
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Dans toutes les sociétés, la famille constitue le cadre socioculturel, juridique et politique de référence garantissant la protection, le développement et l’épanouissement de l’enfant. Or, livrés à eux-mêmes, les enfants et jeunes de la rue se retrouvent en totale rupture avec cette protection familiale et s’exposent de fait, à des conduites à risque mettant en péril leur santé et leur vie. Ils sont exclus des services de santé et vulnérables aux risques de violences physiques et aux risques psychopathologiques. Le développement de dispositifs d’aide à ces enfants et à ces jeunes constitue la mission la plus importante du samusocialInternational car « il s’agit d’une urgence internationale et que la détresse des enfants est intolérable ».