Le Samusocial Mali, Apprentis d’Auteuil et Caritas Mali portent un plaidoyer en faveur des enfants des rues au Conseil des droits de l’homme des Nations unies de Genève

Le 12 décembre 2017, le Samusocial Mali s’est rendu au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève pour présenter ses recommandations en faveur des enfants et jeunes en situation de rue. En collaboration avec Apprentis d’Auteuil et Caritas Mali, les trois organisations ont porté un plaidoyer dans le cadre de la pré-session de l’EPU (Examen Périodique Universel) dont le but est d’améliorer la situation des droits de l’homme dans les pays membres des Nations Unies.   

 

 

Membre du réseau du Samusocial International depuis 2001, le Samusocial Mali travaille en partenariat avec la Mairie de Bamako et d’autres structures publiques et associatives de protection de l’enfance pour lutter contre l’exclusion sociale des enfants et jeunes en situation de rue à Bamako.

 

Bien que précurseur dans la mise en place de dispositifs juridiques pour la protection de l’enfance, le Mali reste un pays fortement touché par le phénomène des jeunes en situation de rue : à Bamako, ils sont plus de 5.000 (garçons, filles, jeunes mères). De 2001 à 2016, le Samusocial Mali a d’ailleurs vu ses bénéficiaires passés de 483 à 1 111 enfants et jeunes vivant dans les rues, soit une augmentation de 230%.

 

Pour faire face à ce phénomène grandissant, le Samusocial Mali a développé deux axes forts de plaidoyer. Le premier concerne une meilleure prise en charge des addictions et un renforcement de la prévention face à l’usage des drogues. En effet, 80 à 90% des jeunes en situation de rue sombrent dans une consommation de substances psychoactives, pratique quasi inévitable dans une logique de survie en rue. Pour faire face à ce phénomène, une prise en charge médicale et psychologique spécialisée dans des centres d’accueil adaptés est nécessaire.

 

Le second axe de plaidoyer porte sur la réinsertion socioéconomique des jeunes. Le Samusocial Mali incite les pouvoirs publiques à développer des programmes d’accompagnement vers l’emploi pour les jeunes en situation d’exclusion ainsi que des dispositifs d’hébergement et d’accompagnement psychosocial.

Coordonnés par Apprentis d’Auteuil, le Samusocial Mali et Caritas Mali se sont donc rendus à Genève pour mutualiser leurs recommandations et demander à l’état malien de développer, en faveur des enfants et jeunes de la rue :

 

  • une meilleure prise en charge des addictions incluant des services dédiés à la désintoxication ;
  • la prévention de ces addictions ;
  • un renforcement du système de protection de l’enfant au Mali avec des services déconcentrés et des agences publiques spécialisées de protection de l’enfant sur l’ensemble du territoire ;
  • une meilleure réglementation des écoles coraniques afin de garantir le bien-être des enfants talibés et la qualité de leur apprentissage ;
  • des dispositifs intégrés d’hébergement, d’accompagnement psychosocial et de formation/insertion professionnelle des enfants et jeunes de la rue ;
  • des programmes publics d’accompagnement vers l’emploi pour les jeunes en situation d’exclusion.